Les détricoteuses 91.2

Les détricoteuses 91.2

Emission de radio créative et participative qui détricote un thème à la sauce féministe!

Les détricoteuses

Les Détricoteuses – émission féministe créative et participative diffusée sur la radio nantaise JET FM le 1er et 3eme vendredi du mois à 19H00. Pour chaque épisode, un mot totem interprété à la sauce féministe avec des créations de 7min qui détricotent nos rapports genrés. S’en suivent réactions et discussions ... Contactez-nous pour participer : lesdetricoteuses91.2@gmail.com

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CROUTE

CROUTE, c’est plutôt un mot qui dégoute, qui fait rire à la rigueur, mais dont on se moque ... A l’entendre, c’est sur il est pas classé dans le top 50 des mots préférés des françaises et des françaises.

CROUTE, c’est rugueux, comme une grosse gamelle dans la cour de récré sur le bitume tout chaud de l’été…
ça rappe, comme un mauvais sandwich triangle acheté une blinde sur le quai de la gare,
ça accroche, comme une vieille nature morte faite à la peinture à l’huile,
c’est dur, comme du pain rassi.

Si on la regarde sous un autre angle, la croute c’est celle qui protège, qui protège la plaie, qui la répare. Avec ses reflets rouge, et mauve, elle peut être belle et marrante à toucher. C’est quand même une couche naturelle pour guérir nos blessures, à y penser c’est incroyable. Autour de notre cœur on doit avoir beaucoup de croute qui se forme pour panser toutes les égratignures de la vie....

Une croûte dans la nuit de Flora
Dans l'intimité d'une séance de peinture nocturne, quelques couches de réflexions et élucubrations sur les normes de beauté et la création féminine se superposent sur la toile. Dans une peinture, l'image prend corps dans le réel et se lit aussi avec le sens du toucher. Sa peau n'est pas toujours lisse, elle peut être rugueuse, vallonnée, luisante, suintante, ridée, comme nos propres corps. Ce tableau sera peut-être une "croûte", mais qui laissera toujours voir en transparence le processus créatif et le plaisir de peindre dans les jeux de couleur et de matière.

Jouons, enfin... de Meghan
Ça fait plus que 10 ans que j' enregistre des sons et monte des collages sonores avec. Je les adore et j’adore les faire. Mais je ne les partage pas. Et si j’en parle, je dis “c’est juste une délire”, “ce n’est pas très intéressant” ou même “c’est nul”. Pourquoi ? Après avoir discuté avec d’autres copines, on s’est rendu compte que beaucoup de femmes ont du mal à assumer et être fière de leurs projets créatifs dans la sphère publique... encore une plaie sur nos corps faite par le patriarcat-capitaliste. Bon, j’arrache la croûte de cette plaie et saigne enfin ma première collection de collages sonores !

La croute reste la loi de Loik

A la recherche d’un angle original pour illustrer au mieux la thématique proposée, et après avoir hésité à parler de la place des femmes dans la peinture en France, j’ai finalement opté pour un portrait, celui de La Croûte, une turbulente figure croisée jadis dans nos milieux punks, à travers la voix et les souvenirs d’une femme qui nous parle d’une femelle, sa complice.

Au delà de ce portrait canin, j’ai également essayé de rendre hommage à toutes ces météorites passées trop rapidement dans nos cieux, et faire souffler un vent de punkitude old school sur les ondes de Jet Fm.

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NOIR.E

Noir c’est la couleur de presque toutes les personnes de couleurs pour les blancs et des personnes à la peau foncée pour les personnes de couleurs. Noir c’est "il paraît" la couleur du négatif, de la nuit, des ténèbres, du deuil, on a du mal à y voir des nuances que ce soit en art ou en politique. Pourtant on peut y voir une forme de commencement, Cheddar Man, l'ancêtre des Britanniques, vieux de 10.000 ans avait la peau noire, c’est le résultats des recherches qu’on fait les chercheureuses du National History muséum.
Noir, c’est plutôt une couleur dégenrée et unisexe mais surtout celle de : LA LUTTE ! LA RÉVOLTE ! Vu en manif : « Stop le blantriarcat ». On kiffe !
En tant que féministe on est les bêtes noires des reac qui eux ont souvent une caisse de la même couleur planquée dans un paradis fiscal. Hum de quelle couleur est la colère déjà, quand elle prend des allures de fureur ?!

Des mots de minuit de Baïny, Magali et Mathilde

Une nuit.
Des Femmes.

Désaliénation coloniale de Meryem

Je suis marocaine, née à Casablanca dans une famille de classe moyenne. J'ai appris le français dans ma prime enfance.

La langue façonne notre pensée, elle est vecteur de culture. Je me suis alors pensée en occidentale toute ma vie et ai adopté le prisme colonial français. J'ai donc grandi dans le mépris de ma culture et ma langue natale marocaine. Au point d'en arriver à penser et rêver en français. Je n'ai d'ailleurs pas transmis ma langue maternelle à mes enfants. Je ne voyais pas en quoi cela pouvait être une richesse pour elleux.

Quand je suis arrivée en France, je ne pouvais pas imaginer que je pouvais être racisée, je ne m'étais jamais perçue, autrement qu'en femme blanche. Je me refusais à fréquenter des marocain.e.s, pour plein de raisons que je m'étais inventées mais c'est surtout parce que je croyais au discours politico-médiatique raciste les (nous) concernant. Je souhaitais surtout sans doute m'en dissocier.

Alors, les petites agressions racistes venant de proches et moins proches, que je raconte dans cette capsule sonore, je ne les comprenais pas comme telles.

Il m'aura fallu accepter de regarder la question du racisme par d'autres lucarnes, celle de l'histoire du colonialisme. Et enfin, tout a pris sens très récemment, quand j'ai rencontré Leïla et Nora, deux merveilleuses femmes françaises nées de parents d'origine nord africaine pour enfin saisir l'étendue de mon décalage avec moi-même, mon racisme intégré.

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GORGE

Tout le monde a une gorge.
Et dans cette gorge se trouve une boite.
Une boite en cartilage qui protège deux cordes et quelques autres trucs vachement pratiques pour produire des vibrations au contact de l’air.
Et qui dit vibration dit ...son, qui va être mastiqué et modifié par pleins de parties de notre corps qui se mettent à résonner : la bouche, le nez, les dents, mais aussi la poitrine et tout le corps en fait.
Mais c’est dans la gorge que se situe l’origine de la voix. Alors parlons voix !

Le travail de la voix est ce qu'il y a de plus intime en nous de Lucie
Anne Dubreuil oeuvre depuis plus de 20 ans dans la pneumaphonie. Elle applique la méthode Serge Wilfart : "un processus de déconstruction des tensions à l'aide de sons, de postures et de la respiration pour retrouver une voix juste et verticalisée vers l'épanouissement".
Si ce travail est thérapeutique et que la voix est capable de beaucoup, c'est un tout avec notre corps, notre psyché, notre spiritualité... Qu'en est-il du lien physique entre notre gorge/voix et notre bassin/vagin ? Quel est, en particulier, le rapport des femmes avec leur voix et leur intimité sexuelle ?

Trancher la croûte d'un homme de Diane
On sait qu'il y a nettement plus de violences sexistes à l'intérieur des foyers que dehors, mais alors pourquoi est-ce que j'ai si peur de me déplacer dans la rue ? C'est un brouillon de tout ce qui survient en moi quand je suis dehors, une traversée dans le corps et dans la ville, comme tentative de se réapproprier l'espace public. Le texte est une forme d'empouvoirement qui permet de transformer la colère boule dans la gorge en voix de décharge, de force.

Vengeance Matriarcale de Clémence

Maelys nous raconte une histoire gorgée de mythologie, s’en suivent 50 nuances de rouge gorge avec une déclinaison de dégueulis verbal !

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TRAVAIL

Pour s’insérer dans le monde du travail on parle de se faire un bagage, et bien la jeunesse ce sont de grosses valises de stéréotypes qu’elle se traîne : "La jeunesse est naïve, elle habite chez ses parents de plus en plus tard, elle est scotchée aux écrans, elle sait plus écrire, elle a complètement déconstruit le genre, elle fait pas d’effort, on la comprend pas quand elle parle, et pour couronner le tout « depuis la crise sanitaire les jeunes ne veulent plus travailler !! "
Il faudrait déjà arrêter de parler de LA jeunesse comme s’il s’agissait d’un seul groupe, alors que les conditions de la jeunesse sont évidemment très disparates....
Pour détricoter tout ça, rien de mieux que d'en parler avec des personnes concernées... des adolescentes !
A écouter dans l'émission :
Les femmes et le travail d'Esteva

En tant que jeune femme qui aspire à une carrière professionnelle, je suis déterminée à lutter pour l'égalité des sexes sur le lieu de travail afin que toutes les femmes puissent atteindre leur potentiel sans être freinées par des barrières sexistes. chaque femme mérite d'être traitée avec respect et dignité dans tous les aspects de sa vie, y compris au travail. (...)

La situation financières des femmes d'Annalee
Quand j'avais 10 ans, la femme de mon grand père m'a raconté qu'elle gagnait moins que les hommes pour un même poste. C'est la première fois que j'ai réalisé qu'il y avait de l'inégalité entre les hommes et les femmes.

S’orienter, dériver, se déterminer de Marianne
L'orientation professionnelle c'est la jungle. Chacun.e y développe ses propres méthodes de survie : la prise de décision rapide et efficace...ou la longue route des questionnements sans fin...

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BINETTE

Pour cette émission, ce sont Salima, Milou, Mano, Noam et Alexis qui se sont prêtées au jeu.

Binette ? Mais c'est quoi ce truc ?
Une petite bine ? Une bine ?
Une bine, au Québec c'est un coup de poing amical, généralement donné sur l’épaule ou sur la cuisse ! Franchement ça prouve encore leur force d'avoir un mot pour ce geste de contact amical pour les handicapé.es du câlin mais qui aiment le contact des gens qu'iels aiment !!!
Et dans le grand ouest comment a résonné ce mot ?

Be nette or not to be ? de Salima
A force de détricoter, on finit par tomber sur mes poils. Peut-être que de mes poils on pourrait s'en faire des manteaux ou au moins des doudounes sans manche car malgré mon expérience, je sais que je ne suis pas la Queen Binetterie. J'accuse personne. J'observe.

La binette Magique de Milou, Mano et Noam
Il était une fois ... une fiction sonore pour petit.es et grand.es écrite et racontée à 6 mains et 3 voix

Les intellectuelles au champ ! d'Alexis
Que peut souhaiter un-e jeune diplômé-e au sortir de ses études aujourd’hui ? La voie toute tracée vers les métiers des cadres serait-on tenté de répondre. Pourtant on observe une tendance tout à fait inverse : celles et ceux qui ont fait le choix de revenir à la terre.
C’est le cas de Lou.